Cérémonie de remise des insignes de Chevalier de l’Ordre National du Mérite
IHEI
08-11-2013
Ce samedi 9 novembre 2013, à 10 heures, dans le salon de la Grande Mosquée de Lyon, Bruno Abd-al-Haqq Ismaïl Guiderdoni, Directeur de l’Institut des Hautes Études Islamiques, a reçu les insignes de Chevalier de l’Ordre National du Mérite pour son investissement dans le dialogue interculturel depuis 30 ans. Cette distinction, récompensant les citoyens qui « excellent dans leur dévouement pour l’intérêt général », lui a été remise par Kamel Kabtane, Recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Officier de l’Ordre National du Mérite et Chevalier de la Légion d’Honneur.
Astrophysicien et scientifique de renommée mondiale, Bruno Abd al-Haqq Ismaïl Guiderdoni dirige, depuis 2005, l’Observatoire de Lyon. Comme il le dit lui même dans son discours de remerciement : « j’ai emprunté les chemins de la science pour tenter de comprendre. Ces chemins m’ont donné de multiples satisfactions. Mais j’ai toujours senti qu’il fallait aussi aller au-delà, dépasser l’exprimable pour s’approcher de l’inexprimable. » C’est par sa curiosité, sa formation et ses voyages, notamment au Maroc, que la foi naît peu à peu en lui.
En 1987, il embrasse l’Islam et prend les noms musulmans de Abd al-Haqq « serviteur de la Vérité », et Ismaïl, fils du Prophète Abraham. Il découvre « l’œuvre irremplaçable de René Guénon, Shaykh Abd al-Wahid Yahya, qui a su éveiller en [lui] le désir de se mettre en route. » Kamel Kabtane souligne que sa « recherche sincère de cohérence à l’appel de Dieu » a conduit Bruno Abd al-Haqq Ismaïl Guiderdoni à s’engager « dans la voie intérieure du soufisme, qui se réfère à un saint musulman du XVIIIe siècle, le Shaykh Ahmad Ibn Idris de Fès », voie vivifiée en Europe par « le Shaykh Abd al-Wahid Pallavicini, et son fils et successeur, le Shaykh Yahya Pallavicini, qui ont rapporté, et enraciné en Europe, les bénédictions et l’enseignement d’un rameau de la tariqa Ahmadiyya Idrissiyya Shadhiliyya. »
« Guidé par la recherche de la connaissance de Dieu et l’action dans le monde en Son nom », Bruno Abd al-Haqq Ismaïl Guiderdoni saisit chaque opportunité pour agir dans le monde et témoigner que la vie a un sens. Depuis près de trente ans, il a été appelé « d’Est en Ouest pour témoigner en vérité d’une dimension authentiquement traditionnelle ».
En 1994, avec d’autres intellectuels musulmans français, il crée l’Institut des Hautes Études Islamiques (IHEI), persuadé de « la nécessité d’œuvrer pour préparer le futur, car nous pensons que, comme la vie de chacun d’entre nous, l’aventure humaine a un sens. »
En 2005, avec Kamel Kabtane, il fonde l’Institut Français de Civilisation Musulmane dont il est le vice-président. L’IFCM est un lieu d’échanges ouvert sur la Cité, qui permet la connaissance de la culture musulmane et la mixité sociale et culturelle. Dans ce cadre, il a participé, en 2012–2013, en tant que co-responsable pédagogique et enseignant, à la mise en place du Certificat « Connaissance de la laïcité ». Cette formation complémentaire est proposée par l’IFCM, avec le concours des pouvoirs publics et la participation d’enseignants de l’Université Lyon 3 et de l’Université catholique de Lyon, aux cadres religieux de l’islam, pour une meilleure connaissance des lois de la République et de la société française.
Depuis 2011, il fait partie du Haut-Conseil de l’ISESCO pour les Musulmans en Europe, et des 500 “musulmans les plus influents” dans le monde (Most Influential Muslims) listés par le Royal Islamic Strategic Studies Centre de Jordanie.
Comme le précise avec justesse Kamel Kabtane « cet engagement spirituel est sans aucun doute la source d’inspiration des nombreuses actions que tu mènes et auxquelles tu participes dans le monde. »
Bruno Abd al-Haqq Ismaïl Guiderdoni termine son discours en mentionnant la place toute particulière qu’occupe la nouvelle génération de ces jeunes qui ont à trouver les chemins de leur vie spirituelle, tout en sachant continuer ce travail engagé par leurs parents. « Que cette distinction […] soit pour eux, tout à la fois, une confirmation qu’il est possible de vivre sereinement sa foi musulmane dans la République, une raison d’espérer en l’avenir malgré les difficultés et les incertitudes, et une incitation à aimer la vie comme un chemin de connaissance de ce mystère qu’est, pour nous musulmans comme pour tant d’autres, le Dieu vivant et immuable. »