Les femmes musulmanes dans le monde occidental
Fatiha Darolles
02-10-2020
Toute représentation, et donc toute image, est à la fois expression et perception. En cela, l’image est l’instrument privilégié d’une culture et d’une civilisation. C’est ainsi que l’image, comme symbole, a une place importante dans toute civilisation traditionnelle, que ce soit à travers la figuration des icônes chrétiennes ou la calligraphie islamique. Mais le symbole n’est pas limitation, malgré celles propres à sa forme, il est, tout au contraire, support de contemplation et ouverture sur l’Infini, sur la connaissance des archétypes universels qu’il voile et révèle à tour de rôle. De ce fait, l’image est aussi l’expression de l’artiste et de l’artisan qui savent s’élever au-dessus de leur individualité pour exprimer visuellement certains des aspects de la Réalité métaphysique.
D’un autre côté, la société occidentale contemporaine paraît elle aussi attachée aux images. Pourtant les images qu’elle propose, qu’elles soient photographiques ou conceptuelles, correspondent toujours à une vision étroite, mentale, et donc individuelle, c’est- à-dire coupée de toute réalité transcendante et universelle. Ce modèle de représentation ne s’attache qu’aux aspects les plus spectaculaires, les plus extérieurs et les plus contingents des choses. Il est, en cela, l’expression d’un système de pensée discursif et analytique, purement moderne, en rupture totale avec toute intellectualité traditionnelle, spirituelle, et donc, bien évidemment, avec l’intellectualité islamique. Cette vision « kaléidoscopique » et nécessairement réductrice des choses s’accompagne d’une approche comparative et compétitive qui met en exergue les éléments les plus singuliers, en les présentant comme obstacles ou comme dangers à l’encontre de l’ordre occidental moderne, tourné vers un seul bien être moral, matériel et immédiat, qui serait égalitairement partagé. Ce système de pensée semble trouver à travers le thème de la condition féminine, et plus particulièrement, celui de la condition de la femme musulmane, un champ d’étude privilégié.
En Occident, l’image de la femme musulmane est perçue comme décalée par rapport au modèle occidental. Ces décalages relatifs à son apparence vestimentaire, à son comportement relationnel, ou encore à sa condition sociale et juridique, sont appréciés de façon négative.
Comme conséquence de cette perception négative, il semble qu’à terme, en Occident, on veuille libérer les femmes d’un joug archaïque dans lequel les enfermerait leur religion, en leur proposant d’adhérer à la modernité occidentale. D’un certain point de vue, ces tentatives fonctionnent puisque de nombreuses musulmanes originaires de sociétés non occidentales, notamment lorsqu’elles émigrent, se laissent séduire par les apparents progrès occidentaux, et abandonnent parfois leur Tradition religieuse, qu’elles finissent par percevoir comme limitative et inadaptée, à travers les propres limitations de la pensée occidentale. D’autres, au contraire, rejettent violemment toute participation à la société actuelle en se repliant sur un islam purement culturel, ou en s’enfermant dans un islamisme idéologique, ethnique, nationaliste et radical, dans lequel le foulard apparaît comme l’étendard de la révolte contre cet Occident, alors diabolisé, sans s’apercevoir qu’elles ont ainsi, elles aussi, adopté le mode de pensée réducteur de ce même Occident.
On retrouve ce phénomène de loupe sur les « décalages » de la femme musulmane, dans les milieux universitaires, à travers la production de thèses, d’articles et de recherches relatifs à cette thématique. On observe, en effet, une multiplication considérable d’ouvrages et d’écrits sur ce thème, provenant aussi bien d’auteurs occidentaux que d’auteurs musulmans. Ces derniers, néanmoins, ne font que répondre points par points à l’analyse schématique occidentale qui leur est proposée, en procédant, sur le même modèle, à une analyse psychologique très poussée de chaque verset coranique, hadith ou norme juridique relatifs au « féminin ».
Ce faisant, ils semblent ignorer que cette approche discursive et analytique est insuffisante à l’acquisition d’une connaissance réelle mutuelle qui ne soit pas un simple savoir, et qui, au contraire, puisse nous faire parvenir à une reconnaissance de notre essence unique, au-delà des voiles multiples des diverses cultures. La connaissance, et donc la pure intellectualité, au-delà d’un savoir vaguement mis en perspective, doit permettre, en effet, la réalisation spirituelle de l’être humain — homme et femme — à laquelle doivent participer les trois composantes de sa nature : l’Esprit, l’âme et le corps. Dans son but ultime, la connaissance intellectuelle, spirituelle, que réalise l’Homme, l’être humain, n’est autre que celle de Dieu, unique Réalité et Pôle métaphysique.
Force est de reconnaître que cette connaissance est étrangère au savoir discursif et analytique qui est devenu prédominant dans le monde moderne occidental. Pourtant, cette connaissance n’exclut pas le savoir pragmatique, dont l’enseignement est nécessaire à l’appréhension du monde sensible. Ce savoir ne peut saisir que le monde du changement, celui de la nature apparente, et il ne devrait donc pas, a priori, entrer en conflit avec l’enseignement spirituel, ou lui être contraire. L’objet de ce dernier se situe au-delà du domaine rationnel, puisque l’enseignement spirituel, qui correspond à la véritable intellectualité, au sens où les pères de l’Église l’entendaient dans un Occident qui ne s’était pas encore coupé de la Réalité spirituelle, a pour but d’ouvrir à la connaissance des principes éternels et immuables qui constituent le domaine de la métaphysique.
Au contraire, ces échanges érudits mais souvent stériles, non pas fondés sur une véritable démarche de connaissance, mais sous-tendus par une idée de domination ou de mise à niveau, et basés sur des conceptions individuelles, prolongent indéfiniment la sensation de différence qui existe entre les femmes musulmanes et les femmes occidentales, entre les femmes et les hommes, et, en définitive, entre l’islam et l’Occident. Ils provoquent toujours plus de questionnements, toujours plus d’incompréhensions, et, pour finir, non seulement des conflits d’opinions, mais de véritables conflits armés.
S’il est vrai que certaines des images véhiculées par les médias ou les études relatives à la femme musulmane en Occident, correspondent à un certain degré de réalité factuelle, il convient néanmoins de ne pas généraliser des faits « divers » en les coupant de leur contexte, ni de les associer à l’islam, simplement parce qu’ils concernent des femmes d’origine étrangère, qui n’ont de musulmanes qu’un vague lien d’appartenance géographique, culturel ou racial. Il conviendrait, en effet, de distinguer parmi ces images, celles qui pourraient être propres à la Tradition islamique, et celles qui ne sont que la conséquence de phénomènes de concentration de populations qui se produisent aussi bien dans des pays économiquement faibles, que dans les banlieues des grandes métropoles occidentales, ou bien qui ne sont que le résultat, il faut bien le dire, de musulmans qui ont oublié de l’être.
On doit souligner le fait que cette vision tendancieuse et ambiguë de la condition féminine ne se préoccupe jamais, en effet, des millions de femmes musulmanes qui, dans le monde entier, chaque jour et depuis quatorze siècles, fondent des familles, ont une profession, participent à la vie de la cité, et prient, le tout, le plus naturellement du monde, et qui, elles, constituent pourtant la véritable communauté islamique.
En effet, on semble ignorer que les spécificités des deux sexes n’ont jamais empêché la femme musulmane de participer à la plupart des aspects de la vie politique et économique, et ce, aussi bien en ce qui concerne les divers niveaux de responsabilité, que les différents secteurs de ces activités : gouverner un pays, diriger ou participer à des affaires économiques, des entreprises. Pas plus encore que le monde islamique n’a manqué de figures féminines religieuses et intellectuelles éminentes comme Fâtima, la fille du Prophète, ‘A’isha, son épouse qui a transmis un tiers des ahâdîth, Zaynab, Râbi‘a al-‘Adawiyya, ou encore Sayyida Nafîsa, qui faisait autorité en matière de loi islamique, et tant d’autres, la liste étant, bien entendu, non exhaustive.
Cette vision tronquée ne se préoccupe pas non plus des femmes musulmanes occidentales qui, chaque jour et malgré leur parfaite intégration dans leur société d’origine, s’efforcent de rester attacher à la Tradition islamique, et qui témoignent que l’opposition radicale entre l’islam et l’Occident n’est, au fond, qu’une pure imagination.
Comment, en effet, expliquer, sinon que des femmes qui naissent et qui vivent dans cet Occident du XXe siècle puissent être musulmanes, et même, pour certaines d’entre elles, devenues musulmanes, en acceptant, dans l’Unité, à la fois la vérité de la Révélation coranique et l’enseignement du Prophète Muhammad (çallâ-Llâhu ‘alayhi wa sallam), tout autant que la société actuelle occidentale, qui n’est autre que la situation spatio-temporelle dans laquelle elles sont nées. Les croyantes seraient tentées de répondre tout simplement qu’il s’agit là de signes de la volonté et de la grâce divines, et s’il ne leur appartient pas d’analyser ces providentielles manifestations, il leur appartient néanmoins d’en exprimer la réalité, d’en dévoiler le contenu pour le faire découvrir à ceux qui les entourent. Il s’agit, en effet, à partir de leur propre situation, d’accomplir un véritable jahd, effort de discrimination et de connaissance, seul véritable jihâd, ou plutôt un effort de re-connaissance d’une réalité supra-individuelle qui préexiste dans chaque créature, avant même sa naissance.
L’islam est un message divin, c’est-à-dire une des manifestations de la Réalité, de la Vérité, al-Haqq, qui comprend, comme les autres Révélations divines, des formes qui lui sont propres, mais qui ne sont que des moyens permettant d’accéder à la connaissance des archétypes, principes supérieurs, universels et intemporels. Il ne s’agit donc pas de vouloir changer ces formes, ni de s’enfermer dans celles-ci, mais tout simplement de chercher à connaître leurs sens véritables, puis de réaliser ces sens pour passer au-delà de ceux-ci, et ainsi atteindre leur but et Principe ultime, Dieu.
Si la Tradition islamique comporte des règles qui s’adressent plus spécifiquement aux hommes ou aux femmes, il n’existe pas pour autant un islam « masculin » et un islam « féminin ». L’homme et la femme sont tous deux issus de la même forme primordiale, « l’Homme universel », al-insân al-kâmil, et l’un comme l’autre, à travers les mêmes obligations rituelles, doivent s’efforcer de retrouver cette Unité primordiale.
« Ô vous, les hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des peuples et des tribus pour que vous vous connaissiez les uns les autres. Le plus noble d’entre vous auprès de Dieu, est le plus pieux », dit le Coran. La création en couple décrétée par la Providence divine se manifeste par de réels éléments de différence entre les hommes et les femmes, et ceux-ci ne sauraient se limiter aux plans biologique et physique. À ces différences extérieures des hommes et des femmes correspondent des différences de tempéraments, d’états spirituels, et d’attributs qui reflètent certains aspects des Noms et des Qualités de Dieu l’Omniscient, al-‘Alîm.
Hasan al-Baçrî disait à propos de Râbi‘a al-‘Adawiyya, tous deux connaissants et saints de cette chère ville de Basra (que Dieu l’ait en Sa miséricorde) : « Je restais une nuit et un jour auprès de Râbi‘a, discourant avec tant d’ardeur sur la voie spirituelle et les mystères de la Vérité que nous ne savions plus, moi, si j’étais un homme, et elle, si elle était une femme. Lorsqu’à la fin nous terminâmes notre conversation, je reconnus que je n’étais qu’un pauvre en Dieu, et elle, une riche en Dieu au cœur sincère. »
Dans l’unité du saint Nom de Dieu, il n’y a, en effet, ni masculin, ni féminin, mais nul ne peut pénétrer dans le sanctuaire intérieur de ce Nom sans avoir pleinement intégré dans son propre être, masculin ou féminin, les éléments positifs du sexe dans lequel il ou elle est providentiellement né(e). De façon apparemment paradoxale, ce n’est pas en gommant les différences de l’homme ou de la femme que chacun des deux êtres peut réaliser cet être unique, l’insân al-kâmil, androgyne, mais bien, en étant véritablement homme et femme.
Il s’agit, en fait, pour chacun, de se réaliser en Dieu, en réalisant pleinement les attributs de Dieu auxquels les qualités masculines ou féminines sont attachées. C’est ainsi qu’il appartient au père de diriger la famille, selon l’exemple du Prophète, seul véritable représentant de Dieu, de conduire spirituellement et rituellement la famille, de susciter la conformité de cette famille à la Loi et à l’Esprit de la parole divine, et qu’il appartient à la mère de conserver ce dépôt avec miséricorde et affection. Seuls le maintien et l’usage de ces attributs sont capables de garantir des situations familiales ou sociales équilibrées. Ces attributs sont également les seuls moyens de dépasser les limites des états individuels, et d’accéder aux états d’élévation suprême.
Dans la Tradition islamique, certaines responsabilités ont été confiées à l’homme qui représente un « pôle » autour duquel s’ordonne la vie familiale et sociale. Mais ces charges ne lui ont été confiées qu’en tant qu’il est imâm et serviteur de Dieu sur la terre, imâm dont l’âme doit rester soumise à l’Esprit, et cet homme doit se souvenir de cette responsabilité, sous peine de provoquer, par sa propre insoumission à l’Esprit divin, la révolte de son épouse, de ses enfants et de tous ceux qui le côtoient, et nous pourrions ajouter qu’il en est des peuples et de leurs dirigeants, comme des familles et de leur entourage.
Les responsabilités qui ont été confiées à l’homme ne doivent pas faire oublier à la femme celles qui sont les siennes. Bien souvent, les femmes se cherchent des rôles ou des positions, et revendiquent des droits ou des fonctions, et l’on connaît les conséquences malheureuses de cette quête infructueuse ou de l’abandon de leur responsabilité. Cependant ces fonctions, qui ne sont que l’expression et la mise en œuvre de leurs attributs féminin, existent, et il leur appartient de les remplir, ou plutôt de leur correspondre, sans s’y dérober et sans vouloir accomplir celles qui ne leur sont pas destinées. Les femmes ont notamment une part essentielle de responsabilité qui réside dans leur rôle primordial de transmission. On a vu que la différence entre les sexes ne se limite pas au niveau corporel, mais qu’elle correspond à des états et des fonctions spirituels distincts qu’elle manifeste. Entre l’homme et la femme, c’est cette dernière qui a reçu la responsabilité de transmettre la vie humaine, et à cette fonction de transmission « physique », correspond celle de transmission d’une faculté plus profonde de l’être, la qualité spirituelle.
La participation directe à la réalité divine qui est attribuée à la femme avant même sa naissance, et qui est actualisée par la présence de son père, puis de son époux, doit se manifester à travers chaque moment de sa vie, par son attachement à l’enseignement du Prophète Muhammad, et par la référence constante à ce noble modèle ainsi qu’à l’image véritable des connaissants et des connaissantes par Dieu. Dans cette perspective, il ne suffit pas d’imiter le Prophète dans ses comportements extérieurs, tels qu’ils sont rapportés par les ahâdîth, mais bien de réaliser, avec ses propres spécificités, l’archétype prophétique qui n’est pas un modèle mental mais bien une réalité spirituelle, et, suivant son exemple, de trouver dans chaque situation la réponse et le comportement conforme à la Providence.
L’autre image chère à la femme musulmane, comme d’ailleurs à la femme chrétienne, est celle de Sayyidatunâ Maryam, Marie, la mère de Jésus, Sayyidunâ ‘Isâ, dont le Coran rapporte la souffrance et l’effort qu’elle manifeste dans son attente (‘alayhimâ- s-salâm). Il semble que ce soit précisément cet effort dans la souffrance qui l’amena au lieu de la nativité, tandis qu’il appartient clairement à Dieu, et à Dieu seul, de la conduire, dans les tourments et les efforts nécessaires, au lieu le plus juste et de la meilleure façon qui soit. En effet, même une femme d’exception comme Maryam obéit à l’ordre divin des temps d’Eve, qui est celui de devoir enfanter dans la douleur. Elle transmet ainsi l’enseignement selon lequel la possibilité de mériter et de recevoir la grâce n’est pas donnée sans souffrances. Ces dernières considérations trouvent une certaine correspondance avec ce que dit Maryam, quand elle souhaite être morte ou oubliée. On pourrait aussi interpréter ces expressions comme la nécessité de mourir vraiment à soi-même, à ses images, à ses idoles, et comme l’exigence de vivre uniquement dans le souvenir de la Réalité de Dieu, qui seul peut faire renaître à une nouvelle vie. S’agissant toujours de Maryam, il est d’ailleurs rapporté dans un hadith : « Au jour de la résurrection les anges, par l’ordre du Très-Haut, crieront : “ Ô hommes d’élite ! Tenez- vous tous sur un rang. ” Or la première personne qui viendra se placer au rang des hommes d’élite, ce sera Maryam. »
Les femmes croyantes sont les gardiennes de la lumière sacrée qui est au cœur de chaque Tradition religieuse. Qu’elles soient juives, chrétiennes ou musulmanes, et quel que soit le côté de la Méditerranée où elles résident, celles-ci doivent faire vivre l’héritage intellectuel et spirituel qu’elles ont reçu de leurs ascendants. Le rôle de transmission, à l’image de Sayyidatunâ Maryam, qui incombe à la femme musulmane, et qui se double de celui d’information, consiste à vivifier la religion et la civilisation islamiques, en permettant aux hommes et aux femmes, orientaux et occidentaux, de partager, de découvrir ou de redécouvrir, par leur intellectualité vécue quotidiennement et sereinement dans la société actuelle, la grâce de l’élévation spirituelle. Le dépôt sacré, reçu par chaque créature à sa naissance, doit être préservé par la femme pour se prolonger au-delà d’elle-même. Si, bien évidemment, ce rôle d’intellectualité et d’enseignement vécu, qui passe à travers le respect et la pratique rituelle, doit s’accomplir en tout premier lieu envers elle-même, puis, au sein de sa famille envers ses enfants, en raison de la proximité naturelle qui unit la mère à ces derniers, ce rayonnement doit également s’accomplir envers chaque membre de la communauté et de la société, dans ses relations professionnelles, publiques ou civiles. Par cette participation, dans une perspective islamique, les femmes musulmanes en Occident présentent non plus une image caricaturale, mais bien un symbole vécu de leurs attributs providentiels de conservation et de transmission.
Cette œuvre nous semble particulièrement nécessaire, dans les temps difficiles que nous vivons, car elle est parmi les seules qui puissent permettre d’accéder à la Paix, Paix véritable qui n’est pas seulement un état de non belligérance, mais bien la manifestation, en Sa plénitude efficiente, du Nom de Dieu, as-Salâm, l’un des plus beaux Noms de Dieu, Lui qui est aussi al-Wâhid, l’Unique et al-Haqq, la Vérité, la Réalité.